mardi 31 mars 2015

A propos de la note sur le maintien

Le 16 mars dernier, la DSDEN a transmis aux directeurs d'école un courrier ayant pour objet : "parcours des élèves à l'école primaire".

Ce courrier de quatre pages débute par deux pages de réquisitoire contre le maintien d'un élève dans une classe.

Le ton est donné dès le préambule puisque le fort taux de redoublement des élèves français est qualifié de contre-performance. Études à l'appui, la pratique du redoublement est taillée en pièces.
Après un tel déferlement, le professeur des écoles qui aurait pu ne serait-ce qu'envisager de faire redoubler un élève doit se rendre à l'évidence, il allait commettre un geste nocif, empêcher son élève d'obtenir le bac, le contraindre à quitter l’École sans diplôme.

Pas un mot sur le handicap, pas un mot sur les difficultés scolaires réelles mais pas encore diagnostiquées, pas un mot sur les différentes aides déjà mises en place dans les classes. Pas un mot enfin sur le coût financier du redoublement (qui de notre point de vue est la cause première de ce décret).

Après un rappel de la loi et du décret qui régissent désormais les maintiens, arrive un passage surréaliste où est écrit : "Si le redoublement est en quelque sorte une mauvaise solution à un réel problème, le passage systématique en cours supérieur n'en est pas pour autant une décision satisfaisante dans le contexte actuel...  D'un point de vue pédagogique, la responsabilité de promouvoir des élèves ne maîtrisant pas certaines compétences dans la classe doit être assumée collectivement et individuellement."

A partir de là : tout est clair, si un élève redouble, c'est de la responsabilité de l'enseignant, si un élève passe malgré de réelles difficultés, c'est de la responsabilité de l'enseignant.
La seule solution, c'est la "personnalisation des parcours" et la construction de la différenciation et du soutien.

Pourquoi pas ? Mais dans quelles conditions ?

La note évoque l'aide des maîtres du RASED, certaines écoles malgré des besoins importants ne les auront pas vus de l'année. Certains RASED sont sinistrés et les demandes auxquels ils doivent faire face dépassent de beaucoup les demandes auxquelles ils peuvent répondre. Combien d'enfants en grande difficulté ne sont pas suivis par des RASED abandonnés de l'institution à cause des choix politiques ? (Mesure d'austérité oblige)

La formation continue est moribonde alors que les besoins de formations explosent notamment en ce qui concerne les troubles dys et les autres formes de handicap. Avec l'inclusion massive des élèves handicapés, les enseignants sont de plus en plus démunis.

Quatorze maîtres surnuméraires pour environ six cents écoles ne suffisent pas à palier les manques. Le SNUDI-FO 71 a toujours combattu ce dispositif  qui conduit à supprimer des classes et des postes dans une carte scolaire contrainte. Le cadre de ces postes est un coin dans notre statut instituant des postes à profil qui ne sont pas rattachés à une école et dont les missions peuvent changer d'année en année.

La note parle également d'un pôle ressources ??? qui n'est même pas référencé sur le site de la DSDEN 71. C'est mieux, il ne risque pas d'être encombré par les demandes des écoles.

Enfin la solution ultime est annoncée : les PPRE (programme particulier de réussite éducative) et les PAP (plan d'accompagnement personnalisé) !  En clair, l'école est son propre et seul recours, (c'était déjà écrit dans la charte pour l'école du XXIème siècle parue en 1998). Et par enchantement, après la rédaction d'un PPRE ou d'un PAP, la difficulté scolaire disparaît !
Ces deux documents n'ont qu'un seul but, exonérer l’Éducation Nationale de ses responsabilités face aux difficultés de certains enfants en la reportant sur les enseignants dans les écoles.

La note se termine par l'inévitable passage de pommade sur l'attachement des personnels au service public d'éducation. Certes, mettre de l'huile dans les relations humaines est indispensable, en mettre trop devient très vite indigeste surtout quand les actes ne suivent pas.

Dans ces conditions, lors de la CAPD du 26 mars 2015, le SNUDI-FO 71 a demandé  :
  • le respect du calendrier de mise en œuvre de ce décret à savoir son application uniquement à partir de l'année scolaire 2015-2016 (excepté l'article 1 qui reprend l'obligation de rédiger des PPRE ou PAP en cas de difficultés scolaires persistantes).
  • l'abandon de la fiche navette école-famille pour tous les élèves pour lesquels un maintien, un passage anticipé ou une orientation n'est pas sollicité.
  • une révision du calendrier afin que les propositions de maintien se fassent dans le respect du décret, c'est à dire au terme de l'année scolaire. La fin de la quatrième période nous semblait un délai raisonnable.
A la première demande, le DASEN nous a répondu qu'il valait mieux que les collègues se familiarisent dès maintenant avec ce nouveau protocole.

A la seconde demande, le DASEN nous a répondu que ce n'était pas prévu par le décret et que donc la fiche navette restait obligatoire pour tous les élèves.

A la troisième demande le DASEN nous a répondu que les contraintes de calendrier faisaient que le terme de l'année scolaire correspondait "au 30 mars".

En clair une lecture des textes à géométrie variable qui laisse les collègues seuls pour tout assumer.


grève du 9 avril 2015 : Contre l'austérité

Bloquer l’austérité : il y a urgence !

"Protection sociale, services publics, statut" tout devrait y passer.

Le passage de la loi Macron par le recours à l’article 49-3 en est une preuve supplémentaire : le gouvernement est déterminé à aller toujours plus loin dans sa politique de rigueur et de déréglementation.

Le 9 Avril, tous les salariés du public et du privé sont appelés à la grève par FO, CGT et Solidaires pour s’opposer au pacte de responsabilité, à la rigueur budgétaire, à la réforme territoriale, à la loi Macron.

Le pacte de responsabilité : blocage des salaires, appauvrissement, smicardisation…

Un adjoint administratif fait sa carrière au SMIC ! Un enseignant commence sa carrière à Bac + 5, à seulement 11 % au-dessus du SMIC ! Les salaires sont bloqués depuis 2010 et jusqu’en 2017. C’est vrai aussi pour les personnels de l’enseignement privé sous contrat.

Le pacte de responsabilité : toujours moins de postes, moins de service public.

Rentrée 2015 : des fermetures de classes, et parfois d’écoles entières déjà annoncées, des classes surchargées, des effectifs qui explosent en éducation prioritaire.


La réforme territoriale qui divise la République en 13 «baronnies» s’applique partout et met le service public au bord de l’explosion.

Rythmes scolaires, projets éducatifs territoriaux : il y a autant de règles que de territoires, tout le contraire de l’école de la République !

L’AFPA, régionalisée, est en cessation de paiement.

La régionalisation de la carte des formations professionnelles sous la coupe des besoins du patronat local, la volonté de généraliser l’apprentissage, menacent l’existence même des LP publics, des PLP, des qualifications nationales.

Et maintenant, des fusions d’académies sont annoncées. Des services entiers, dans les rectorats, les inspections d’académie, ou dans les DRAC pour la culture, seraient mutualisés.

Les fusions d’universités sont encouragées pour réaliser suppressions de postes, licenciements de non titulaires, coupes dans les budgets de recherche.



Loi Macron, loi de refondation de l’école… : les garanties collectives dans le collimateur.


La loi de refondation de l’école, c’est l’arbitraire local contre les garanties statutaires. Les décrets Peillon-Hamon allongent le temps de présence, et définissent localement une partie des missions des enseignants du secondaire. Le projet de décret sur les indemnités définit une partie de la rémunération au niveau de l’établissement. La règle locale devient la «norme» : il n’y a plus de règles. Tous sont touchés : les administratifs par l’individualisation des primes, les enseignants chercheurs dont le statut national est menacé par l’autonomie des universités. La loi Macron est un encouragement pour tout déréglementer : dans la culture, les personnels sontmenacés par l’ouverture des musées 7 jours / 7.

Salaires bloqués, postes supprimés, statuts attaqués, service public disloqué : les personnels n’acceptent pas. À l’offensive d’ensemble pour tout déréglementer, il faut opposer la mobilisation d’ensemble, la grève interprofessionnelle. Le 9 avril tous les salariés sont appelés à faire grève.

LE 9 AVRIL, À L’APPEL DE FO, CGT, SOLIDAIRES : TOUS EN GRÈVE !

La FNEC FP FO appelle à préparer la grève du 9 avril en proposant dans ce cadre l’action commune à tous les niveaux. Elle appelle tous les personnels à se réunir partout en AG, à dresser la liste des revendications, dans les écoles, les établissements, les services, à décider la grève le 9 avril, si possible dans l’unité, aux côtés des salariés du public et du privé, pour leurs revendications urgentes :

  • L’augmentation des salaires
  • Le maintien de toutes les garanties statutaires et l’arrêt des réformes destructrices du service public
  • La création des postes nécessaires, le maintien de tous les services, établissements et classes.
  • Le retrait du pacte de responsabilité et de la Loi Macron.


La FNEC FP FO appelle tous les personnels à se mettre en grève !