mardi 3 novembre 2015

Maternelles d’Angoulême : faute de réponse de la Mairie et de l’Inspection Académique, la grève est à l’ordre du jour

Faut-il après l’école laisser ses élèves âgés de 2 à 6 ans sur le trottoir sans surveillance ? Qui trouverait normal qu’un enseignant reste seul le soir dans un bureau avec un enfant jusqu’à 18h00 ?
Trois ans après le début de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires sur les écoles maternelles d’Angoulême, FO fait le constat, avec les enseignants, que ni la Mairie, ni l’Inspection Académique n’ont été capables de résoudre les problèmes posés par la mise en œuvre de cette réforme.

Les conditions de travail se sont considérablement dégradées : les enseignants se trouvent contraints de faire la garderie le soir ! Cette situation est la conséquence des décrets Peillon-Hamon sur les rythmes scolaires, conséquences que depuis le début FO a dénoncées.

La grève est à l’ordre du jour dans les écoles afin que chacun prenne ses responsabilités et cesse de se défausser sur les enseignants.
Dès le début de la mise en place de la réforme, les enseignants des écoles maternelles informent leur hiérarchie des conséquences de la décision prise par la Mairie d’Angoulême de supprimer le service de garderie après l’école. En effet, de nombreux parents ne sont pas à l’heure pour venir chercher leurs enfants à 16h00, et les enseignants se trouvent contraints de rester parfois plus d’une heure, voire au-delà de 19h00, pour garder des enfants en attendant l’arrivée des parents. Et cela se produit quasiment tous les soirs de la semaine.

Se pose le problème pour les enseignants de la responsabilité à rester parfois seuls avec un enfant. Se pose également le problème de ce temps de travail supplémentaire, contraint et non rémunéré.
Les collègues se trouvent en difficulté pour organiser leur préparation de classe, aller chercher leurs propres enfants, et organiser leur vie personnelle après leur travail. Les collègues voient leur vie personnelle prise en otage. Une situation inacceptable à plus d’un titre.

Qui trouverait normal qu’un enseignant reste seul le soir dans un bureau avec un enfant jusqu’à 18h00 ? C’est pourtant ce qui est demandé aux enseignants de plusieurs écoles maternelles d’Angoulême.
La Mairie d’Angoulême refuse d’organiser quoi que ce soit, et botte en touche en expliquant que la réforme des rythmes scolaires a été décidée sans consultation par l’Education Nationale, et sans que l’Etat assure l’intégralité de son financement. Elle pointe le lourd « reste à charge » pour elle, justifiant ainsi la suppression du service de garderie, et son remplacement par des Activités Périscolaires (TAP) payantes.
Seulement, le coût de ces activités étant important, de nombreuses familles n’inscrivent pas leurs enfants, et lorsqu’elles sont en retard pour venir les chercher, il n’existe plus de garderie, ni aucun service municipal prenant le relais de l’école et des enseignants.


La Mairie explique, sans honte, qu’elle n’a pas à assurer la garde des enfants à l’issue d’un temps scolaire, que les responsables sont les parents en retard, pas elle, que c’est aux enseignants de se débrouiller.
Le secrétaire de l’Union Départementale FO, Patrick Gardin, s’est adressé par courrier à l’adjointe au Maire en mai dernier.
FO a également alerté l’autorité de l’Education Nationale de cette situation inacceptable.
L’Inspection Académique a indiqué que la Mairie respectait le cadre réglementaire fixé par les décrets Peillon-Hamon. Elle refuse d’y voir les conséquences de la façon dont a été mise en oeuvre la réforme des rythmes scolaires. L’absence de garderie pénalise l’ensemble des familles amenées un jour ou l’autre, du fait d’impondérables, à venir chercher ses enfants en retard.
L’Inspection a exhorté les enseignants à mettre en place des astreintes pour garder les enfants le soir aussi longtemps que les parents seront en retard, et a rappelé à leurs obligations professionnelles les enseignants qui n’obtempéreraient pas !
L’Inspection Académique l’a fait : mettre en place les heures supplémentaires obligatoires non rémunérées, et sans récupération... !

FO soutient les enseignants qui refusent la remise en cause de leurs missions de fonctionnaires d’Etat et ont mis la grève à l’ordre du jour afin qu’une solution soit trouvée, respectant leur statut : «Nous n’en pouvons plus de ces conditions de travail. Nous sommes enseignants, nous voulons le rester, nous ne sommes pas des animateurs de garderie, nous ne sommes pas les employés de la Mairie ! »

FO réaffirme que ce sont les conséquences de la territorialisation de l’école que constituent les décrets Peillon-Hamon sur les rythmes scolaires, et en tire les enseignements, en demandant le retrait de ces décrets.
FO s’adresse de nouveau au DASEN et au Maire d’Angoulême et demande à être reçue en urgence.
FO s’adresse par ailleurs au Recteur pour le saisir du dossier : il doit prendre ses responsabilités.