vendredi 24 janvier 2014

Groupes de travail Ministériels : deux fois deux heures pour revoir tous les statuts ?

Dans la poursuite de la loi de refondation de l’école, Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, a ouvert 13 groupes de travail sur « les métiers et les parcours professionnels ». Depuis le 18 novembre se sont réunis les groupes de travail sur les directeurs d’école, RASED, conseillers pédagogiques, formateurs, professeurs des écoles, enseignants du second degré.
La mobilisation des professeurs des écoles le 14 novembre et le 5 décembre, celle des professeurs des classes préparatoires qui ont reconduit leur grève le 9 décembre a imposé au ministre de surseoir à ses décisions statutaires sur les professeurs des écoles et les enseignants du second degré.
Pour FO, les décisions annoncées le 12 décembre 2013 qui concernent les autres groupes de travail déjà tenus doivent être abandonnées.

Comment accepter la mutualisation des missions des directeurs d’école ?

Comment accepter l’annualisation du temps de travail des conseillers pédagogiques ? 

Comment tolérer que sous prétexte de création d’un « statut » de maîtres formateurs dans le second degré, les MAT actuels devraient repasser leur certification, et les tuteurs du second degré subir une diminution de leur rémunération de 1000 € ?

Comment accepter le chantage au grade d’accès fonctionnel (GRAF) en lieu et place d’une augmentation de nos traitements (baisse de 0,46% en janvier 2014 suite à l’augmentation de la cotisation vieillesse) ? 

Rappelons que les personnels enseignants débutent aujourd’hui à 113% du SMIC, alors qu’en 1982, ils commençaient leur carrière à 180% du SMIC !
Comment tolérer qu’au lieu du rétablissement du nombre de RASED, ils deviennent « réseaux d’aide
du socle », leurs nouvelles missions prévoyant leur entrée dans les collèges au nom du socle de
compétences et du cycle CM1-CM2-6ème ?

Ce 13 janvier 2014 s’ouvrent de nouveaux groupes de travail sur les autres corps de personnels de l’éducation nationale (CPE, chefs de travaux, personnels de direction, d’inspection, administratifs, sociaux et de santé, contractuels). Comme dans les précédents groupes de travail, la FNEC FP-FO interviendra sur ses mandats en rappelant au ministre qu’il ne peut se prévaloir d’aucun consensus avec les personnels qui tant dans le second degré que dans le premier degré, rejettent des projets qui visent à « adapter » leur statut et leurs missions à la territorialisation de l’école.
Les personnels ne veulent pas d’un statut territorial.
Ils ne veulent pas d’un salaire individualisé avec la mise en place de primes définies localement.
Ils ne veulent pas que les établissements scolaires et les écoles soient transformés en « entreprises » dirigées par des « managers » appliquant des conventions tripartites locales.
LA FNEC FP-FO rappellera encore une fois au ministre que les textes statutaires -même anciens constituent une protection pour les personnels, comme la sécurité sociale de 1945 ou le statut de la Fonction publique d’Etat de 1946.
Elle rappellera, au moment où le ministre vient de communiquer ses chiffres sur la rentrée scolaire 2014, que ce sont les conditions de travail, les effectifs, le traitement, les postes qui sont la priorité des personnels ; ils refusent la confusion –au nom d’une école « refondée- des missions et des statuts retirant à chaque corps son statut particulier et ses missions statutaires.

Montreuil, le 14 janvier 2014

jeudi 23 janvier 2014

Conférence de presse du Président de la République : Première réaction de FORCE OUVRIÈRE




Le Président de la République a confirmé le caractère libéral de la politique économique mise en œuvre : la demande, donc les salaires, étant totalement dépendante de l’'offre.




Oubliant de citer le pacte budgétaire européen qui conditionne cette politique, le Président de la République a confirmé ce qui s'apparente à un marché de dupes, le pacte prenant des allures d'unité nationale et de confusion des responsabilités avec risque d'instrumentalisation et de politisation.


Le patronat a d’ores et déjà obtenu la suppression des cotisations patronales d’allocations familiales d'ici 2017, menaçant l'avenir de la branche famille de la sécurité sociale. Le mécanisme des contreparties envisagées, notamment en matière d’emploi et de rémunération est plus qu’aléatoire.


L'allègement du coût du travail apparait ainsi comme l'alpha et l’oméga de la politique économique.


Par ailleurs, la confirmation d'une réduction drastique des dépenses publiques et l’octroi aux régions d'un pouvoir réglementaire d'adaptation menacent l’égalité républicaine.


De fait, le pacte de responsabilité risque d’entrer en contradiction avec le pacte républicain.


Paris, le 14 janvier 2014

vendredi 10 janvier 2014

Stop à la dégradation de nos conditions de travail Maintien et respect de notre statut national

Les dotations pour la rentrée 2014 par académie ont été examinées en CTM (Comité Technique Ministériel) jeudi 19 décembre 2013.

Dans le premier degré le projet de budget affiche la création de 2355 ETP (équivalents-temps plein). En réalité seuls 1260 se traduiront par des ouvertures de classes pour accueillir 38 000 élèves supplémentaires. Le reste est consacré en particulier au dispositif « plus de maîtres que de classes » et à la mise en place des ESPE.
Dans le second degré, le ministère de l'Éducation nationale prévoit la création de 986 ETP enseignants et l'injection de 18 000 heures supplémentaires année ainsi que de 159 postes de CPE. Une partie de ces créations sera utilisée par la mise en place des professeurs formateurs académiques, alors que 33 000 élèves supplémentaires sont prévus.
9 académies se verront cette année encore, retirer des ETP, autrement dit des postes, dans le second degré: Caen, Guadeloupe, Dijon, Limoges, Martinique, Nancy-Metz, Paris, Reims.
Force est de constater que ces annonces ne sont pas susceptibles d'inverser la tendance à la dégradation à l’oeuvre depuis près de 10 ans.

Rappelons que près de 80 000 postes ont été supprimés depuis 2005 !

La rentrée 2013 a confirmé cette tendance par l'augmentation des effectifs moyens par classe : Seulement 1 231 classes ont été ouvertes pour 42 276 élèves supplémentaires dans le premier degré tandis que 220 nouvelles écoles fermaient.
Dans le second degré, les effectifs moyens en lycée frôlent les 30 élèves par classe (32,5 en seconde) et les 25 en collège.
La tendance à l'augmentation est aussi confirmée en lycée professionnel.

Derrière les mots il y a la réalité vécue sur le terrain : l’Éducation Nationale n'échappe pas au cadre de la MAP (modernisation de l'action publique), dont le président de la République lors de ses voeux a annoncé l'aggravation découlant d'une politique d'austérité drastique pour les services publics. Les « variables d’ajustement » de cette politique sont les postes de fonctionnaires et la valeur du point d’indice bloquée depuis 4 ans !
Le ministère ne prend aucune mesure susceptible d'améliorer les conditions concrètes de travail des enseignants dans les classes, au nom de la priorité accordée à la formation des enseignants et de la mise en place de dispositifs tels que « le plus de maîtres que de classes ».
Pour FO « plus de maîtres que de classes » signifie davantage de remplaçants, davantage de RASED avec leur cadre statutaire clairement défini, contrairement au dispositif prévu par le ministère qui renvoie à une définition locale des missions et de l'organisation des services.
En décembre dernier, la grève reconduite des professeurs de classes préparatoires a contraint le ministre à reculer. Il a dû renoncer à abroger les décrets du 25 mai 1950 pour les enseignants du second degré pour la rentrée 2014. Pour autant il maintient ses intentions.
Il n'a pas renoncé à annualiser le service des titulaires remplaçants dans le premier degré en application du décret sur les rythmes scolaires. Il n'a fourni aucune indication sur le cadre national d'organisation des services des professeurs des écoles qui verront leur service allégé de 3 heures d'enseignement dans une centaine de réseaux d'éducation prioritaire.
Ces orientations sont en totale cohérence avec la « refondation de l'école », dont la régionalisation de la formation professionnelle initiale et la réforme des rythmes scolaires sont deux mesures phare.
En 2014 comme en 2013 les personnels sont fondés à exiger le maintien et le respect de leur statut national, à s'opposer aux contre-réformes et à exiger les moyens pour que soit stoppée la dégradation de leurs conditions de travail.
Ces revendications sont liées à celles exigeant l’abandon de la réforme des rythmes scolaires et le maintien des garanties statutaires de toutes les catégories de personnels.
La FNEC FP Force Ouvrière invite ses structures à établir avec les personnels dans les écoles, établissements et services les cahiers de revendications établissant, les classes et les postes nécessaires à l'exercice de leurs missions. Elle les invite à les exprimer à tous les niveaux, notamment lors des réunions des comités techniques académiques et départementaux.

Montreuil, le 7 janvier 2014

mercredi 8 janvier 2014

La politique budgétaire reste inchangée, Non à la refondation dans le cadre de l'austérité

Une nouvelle année commence mais le ministre continue de faire la sourde oreille aux voix de la raison qui voudraient qu'il suspende, pour le moins, sa réforme !

Près de sept Français sur dix (69%) se disent favorables à une annulation de la réforme des rythmes scolaires ou à son report, selon un sondage de l'institut BVA Opinion (16.11.2013). Si le gouvernement met en avant «l'intérêt de l'enfant», le sondage relève un «gros doute dans l'opinion à ce sujet puisque 61% des Français considèrent que la réforme des rythmes scolaires a un impact plutôt négatif sur le bien-être des élèves», indique Céline Bracq, directrice adjointe de BVA Opinion. La proportion s'élève à 69% dans la tranche d'âge des 35-49 ans, «en majorité parents d'enfants scolarisés en maternelle et primaire».

Selon un autre sondage de CSA pour BFMTV, 54% des Français estiment que le gouvernement devrait abandonner la réforme, 24% pensent qu'il faudrait un délai supplémentaire et 22% que le gouvernement devrait maintenir la réforme au rythme prévu.

Des maires de plus en plus nombreux expriment leurs doutes voire leur désaccord face à cette réforme.

Quand l’OCDE s’intéresse à l’École, le pire est à craindre !
L’annonce de la baisse de niveau des écoliers français à ces évaluations a donné le signal d’une nouvelle campagne de dénigrement des enseignants. Et dans la foulée, ce sont les dépenses publiques pour l’Éducation Nationale qui sont violemment critiquées comme si l’on donnait trop d’argent pour instruire la jeunesse !
Pour Force Ouvrière, ce qui devrait être évalué ce sont les politiques ministérielles successives qui depuis des décennies minent l’École publique ! Il faut rompre avec ces politiques, refuser les diktats de l’OCDE et de l’Union Européenne, il faut enfin répondre aux besoins exprimés par les personnels et les parents d’élèves !

La carte scolaire 2014 sera encore fatale à de nombreuses classes. Renvoyez au SNUDI FO 71 votre fiche si vous souhaitez être défendu ! Seulement 2 postes supplémentaires dans le 1er degré pour toute l'académie !
Risquant fort de mécontenter les "électeurs", elle pourrait même être repoussée après les élections municipales !

 Le front syndical national s’élargit et se consolide : Le 18 décembre dernier, enfin, nationalement, le SNUipp s'est  joint à un appel contre la réforme des rythmes scolaires. Cela va dans le bon sens. Le SE UNSA continue d'utiliser la méthode "Coué": Tout va bien ! Pour qui ? Certainement pas pour l'école publique et ses enseignants ! Le soutien apporté par les anciens ministres Darcos et Ferry est éloquent : Darcos a supprimé 2 heures d’enseignement aux élèves et liquidé les RASED, Ferry a été l’un des artisans de la perte du statut de fonctionnaire d’Etat pour 90 000 personnels TOS des lycées et collèges. L’annonce par le ministre Peillon de la refonte des statuts des enseignants confirme que la réforme des rythmes est un véritable cheval de Troie qui permettra de miner le statut des enseignants.
Cette réforme prépare le cadre juridique d’une école éclatée, dénationalisée. C’est la première étape du transfert aux communes des responsabilités et des charges financières qui incombent à l’État. A terme, c’est le transfert des enseignants aux collectivités locales, la fin du statut de fonctionnaire d’État qui assure l’égalité d’accès à l’Instruction publique sur tout le territoire de la République.
Vincent PEILLON a été obligé de reculer contre la remise en cause du statut des enseignants des classes préparatoires. Nous pouvons le faire reculer sur les rythmes scolaires et ses projets de remise en cause de nos obligations de service.

Non à la dislocation du cadre national de l’École Publique.
 Signez et faites signer à vos collègues, aux parents, aux élus la pétition commune :
https://docs.google.com/forms/d/1cm1WClIeojCI0mFvzvbWTmkbUf0FDaRvy_FJy1y__yc/viewform