mardi 10 février 2015

Intervention d'Hubert RAGUIN lors du Congrès Confédéral

Hubert RAGUIN, le Secrétaire Général de Fédération Nationale de l'Education de la Culture et de la Formation Professionnelle FORCE OUVRIERE (FNEC-FP FO) est intervenu lors du Congrès de Tours qui s'est tenu du 2 au 6 février 2015.

 


Je vous apporte le salut fraternel de la fédération de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle.
Nous sommes tous conscients de l’importance de ce congrès.
Il ne s’agit pas de répondre à l’injonction du président de la République qui demandait aux organisations syndicales d’être à la hauteur de la situation mais de répondre à la demande des salariés qui nous demandent comme organisation syndicale d’être à la hauteur pour la défense des revendications.

Le président de la République a présenté ses vœux à ce qu’il appelle « la communauté éducative ». Le président de la République a réaffirmé que l’école est une priorité.

La vérité c’est que les postes manquent, que des postes sont fermés, que des classes et des établissements ferment, que les salaires sont bloqués, que le gouvernement impose la régionalisation et la territorialisation de l’école notamment par la réforme des rythmes scolaires. Dans le même temps les diplômes nationaux sont remis en cause, les contenus des enseignements sont revus à l a baisse. La loi Peillon dite de refondation de l’école s’applique. Le président de la république s’en félicite et annonce la suite.
Toutes ces mesures sont des mesures RGPP, aujourd’hui des mesures MAP.

Les universités sont en faillite, l’éducation prioritaire est démantelée, et la ministre érige en principe que l’allocation des moyens aux établissements sera inégalitaire ; cela s’accompagne de la remise en cause des garanties statutaires et aussi de la contrainte faite aux organisations syndicales de s’inscrire dans le cadre du dialogue social pour appliquer la politique du gouvernement.

Le président de la République a ensuite fait 2 excellentes citations : une de Jules Ferry rappelant que la mission de l’école est de transmettre les savoirs et une de Jean Zay, le ministre du front populaire indiquant que l’école doit être l’ « asile inviolable où ne pénètrent pas les querelles des hommes »
Sans doute s’agissait-il pour lui de corriger les propos de la ministre Najat Vallaud Belkacem indiquant que l’école avait sa part de responsabilité dans la situation révélée par les attentats. Cela nous rappelle les propos d’un funeste maréchal disant en 1940 que la défaite « c’est la faute aux instituteurs ».*
Et ensuite la ministre décide qu’il faut enseigner le fait religieux à l’école, elle institue un« enseignement moral et civique », elle propose de créer « une réserve citoyenne » pour aider les enseignants à défendre les valeurs de la république, réserve citoyenne composée pêle-mêle des collectivités territoriales, des entreprises, des représentants des cultes, les curés, les imams et les rabbins, et des représentants des associations. La laïcité ce n’est pas ça. La laïcité c’est le respect de la loi de 1905 de séparation de l’église et de l’état, la laïcité ce n’est pas toutes les religions à l’école, c’est aucune religion à l’école.
En réalité, l’école c’est le cœur de cible de la politique de rigueur et d’austérité pour substituer les compétences aux qualifications, pour substituer les certificats de compétence aux diplômes nationaux, pour imposer l’école des territoires en lieu et place de l’école de la république, pour généraliser le communautarisme contre la république une et indivisible.
Les personnels n’en veulent plus. Ils ne supportent plus ces mystifications. Il s n’acceptent plus que leurs revendications soient dissoutes dans un débat sociétal de promotion de la communauté éducative.
Ils veulent des salaires corrects, ils veulent défendre leurs garanties statutaires, ils veulent des postes et moyens, ils veulent un cadre national pour le fonctionnement de l’école.
Ils veulent une action déterminée pour faire valoir ces exigences. Aujourd’hui même la FSU a appelé à une grève de diversion caractérisée par un responsable de la FSU comme une « initiative lamentable » contre l’aspiration des personnels à une action interprofessionnelle pour mettre en échec l’austérité. 8% des personnels ont fait grève.

C’est ce mandat, le mandat de la résistance, que les personnels nous ont donné lors des récentes élections professionnelles. Ni accompagnement des mesures gouvernementales, ni dissolution de l’organisation syndicale dans la « communauté syndicale » béquille de la communauté éducative.
Indépendants sur les revendications, indépendants de la communauté syndicale, indépendants du ministère et du gouvernement, nous avons exprimé les revendications des personnels et ils nous ont donné mandat.
Nous avons besoin de la confédération, nous sommes fédérés et confédérés.
La défense de l’école publique, de l’école de la république est une chose trop importante pour que sa défense soit assurée par les seuls enseignants. C’est une conquête de la classe ouvrière. C’est notre bien commun.
Nous avons besoin de la fédération des fonctionnaires FO, pour la défense du statut général de la fonction publique sans lequel nos statuts particuliers seraient vides de tout contenu.

Oui nous sommes au pied du mur. L’école c’est la santé, la santé c’est la sécu, c’est la défense des statuts, c’est la défense du code du travail, c’est la défense des qualifications.
Si la politique de rigueur et d’austérité se poursuit, ils nous prendront tout. Ils ne nous laisseront rien. N’ayons aucune illusion à ce sujet, c’est leur programme.

N’ayons aucune crainte, la classe ouvrière a la force, la classe ouvrière a la capacité, nous avons la force, nous avons la capacité.

Pour commencer décidons cette semaine, dans ce congrès confédéral de la grève interprofessionnelle, proposons l’action commune aux autres organisations syndicales et donnons la parole aux salariés.

Vive la CGT-Force Ouvrière.




*C’est sur le terrain de l’idéologie que se situent Pétain et les hommes de Vichy parce qu’ils croient les instituteurs gangrenés par le communisme, le pacifisme et l’internationalisme.

mardi 3 février 2015

Faisons vivre le Registre Santé et Sécurité au Travail

Le Registre Santé Sécurité au travail est un document qui peut être rempli par toute personne ayant connaissance d'un problème lié à la santé ou à la sécurité.


ACCEDER AU REGISTRE SANTE ET SECURITE
vous pouvez y accéder avec vos identifiants de messagerie académique.

Ce registre n'est pas l'apanage du directeur, c'est l'affaire de tous les adjoints aussi.
Le directeur, l'Inspecteur peuvent être amenés à faire des observations, mais ils n'ont pas à décider si le document doit-être transmis ou non.

Chaque problème doit faire l'objet d'une fiche de signalement soit directement par voie informatique, soit par la voie plus classique du courrier.
Dans tous les cas, nous vous conseillons de faire un double à notre représentant au CHS-CT départemental et Académique afin d'éviter la "perte malencontreuse" de votre signalement.
Florent PAPILLON
Représentant CHS-CT
Ecole Elémentaire Les Pastels
71430 PALINGES

Que peut-on signaler  ?
Tous les accidents survenus dans l'école
Toutes les épidémies
Tous les différents rencontrés dans le cadre de l'école avec les élèves, les parents, les associations, les municipalités et leurs employés
Tous les signalements doivent faire l'objet d'un examen par le CHS-CT.
La remontée de ces informations via les représentants du personnel est votre garantie que votre problème sera examiné.

On ne rétablira pas l'école de la République et la laïcité en poursuivant la refondation de l'école et la politique d'austérité.

La FNEC FP-FO a analysé les mesures présentées par la Ministre de l’Éducation nationale le jeudi 22 janvier 2015 au nom de la mobilisation de l’École pour les valeurs de la République.
Lors de la consultation à laquelle la FNEC FP-FO a participé le 12 janvier, à la suite des attentats, la FNEC FP-FO a notamment insisté pour qu'on en revienne au strict respect de la laïcité institutionnelle, qui repose sur la loi du 9 décembre 1905. C'est la séparation des Églises et de l’État qui assure la liberté de conscience, garantit l'égalité des droits et met la République à l'abri du communautarisme.
La FNEC FP-FO rappelle que selon cette loi « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » (article 2). Ni l’enseignement des religions, ni les représentants des religions n’ont leur place à l’école.
Force est de constater que si la ministre s'est réclamée de la laïcité, sans toutefois en définir le contenu, les mesures préconisées risquent pour nombre d'entre elles d'aller à l'encontre de celle-ci.
On ne voit pas en quoi un enseignement spécifique du fait religieux, des accords de partenariat étendus avec les entreprises et le monde économique, la mise en place d'une « réserve citoyenne » intégrant notamment « les personnes désireuses d’apporter leur concours aux missions de l’École » et « les bénévoles d’associations partenaires » va renforcer la laïcité.
La FNEC FP-FO s'inquiète de l'instrumentalisation de la situation pour renforcer les projets éducatifs territoriaux (PEDT), en y introduisant un « volet laïcité et citoyenneté » : la laïcité ne se découpe pas territoire par territoire. L'école des territoires, c'est le contraire de l'école de la République, c'est la voie ouverte au développement des communautarismes.
Avec « les espaces et/ou temps des parents (qui) seront développés dans chaque école et établissement », faut-il comprendre que les personnels seront assujettis à de nouvelles sujétions, dans la logique de la coéducation ? Pour la FNEC FP-FO les responsabilités des parents et les responsabilités de l’école sont distinctes, et il faut respecter cette distinction.
Les mesures préconisées ne vont pas dans le sens de préserver l’École comme « l'asile inviolable où ne pénètrent pas les querelles des hommes », comme l'avait pourtant rappelé le président de la République dans ses vœux en citant la circulaire de Jean Zay du 31 décembre 1936.
« La question de l'autorité à l'école se pose », a indiqué la ministre. C'est certes le cas, mais le remède ne saurait se limiter à l'affirmation de règles de comportement pour les élèves.
La mission première de l'école est la transmission des connaissances, sur laquelle est assise l'autorité des enseignants. Les réformes récentes, prises en application de la loi de refondation, les ont affaiblies et ont dégradé les conditions de travail.
La refonte de la carte de l’Éducation prioritaire, la régionalisation de la carte des formations professionnelles et la priorité absolue à l'apprentissage au détriment de la voie professionnelle sous statut scolaire, la réforme de l'évaluation des élèves, la réforme du collège annoncée au nom du socle, la réforme des rythmes scolaires, les modifications des missions et obligations de service, sont autant d'attaques contre l'école de la République.
La réforme de l'allocation des moyens, qui consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul, pas plus que la modification des secteurs de recrutement des collèges n'offriront de solution.
Ce dont a besoin l’École ce sont de vrais postes pour ouvrir des classes, en diminuer les effectifs et assurer sur tout le territoire national l'égalité effective des droits dans l'accès à l'instruction.
Ce dont a besoin l’École c'est du respect des garanties statutaires des personnels qui seul peut rétablir pour tous les salariés du ministère la confiance dans leurs missions, c'est de l'arrêt des pressions sur les personnels et des tentatives de culpabilisation. C'est du respect de leur liberté pédagogique et universitaire, que les projets d'éducation morale et civique veulent encore affaiblir en donnant aux conseils de cycle et au conseil pédagogique pouvoir de fixer des progressions qui s'imposeraient à chacun dans leur classe.
Force est de constater la totale continuité des mesures annoncées avec la politique menée, qui n'est que l'expression dans l’Éducation nationale de la politique de déréglementation, de rigueur et d’austérité.
Cette politique se concentre dans le pacte de responsabilité, la réforme territoriale et le projet de loi Macron. Parce qu'il est nécessaire de la remettre en cause, le congrès confédéral de la CGT-FO qui se tient du 2 au 7 février discutera d'une initiative de grève interprofessionnelle.
Disponible pour l'action commune à tous les niveaux, la FNEC FP-FO poursuivra ses efforts en vue d'obtenir la satisfaction des revendications des personnels et les invite à participer largement aux réunions d'information syndicales.
Montreuil, le 26 janvier 2015