Ce
n’est pas ce qu’attendaient les personnels de leur
nouveau ministre. Ils attendaient plutôt qu’il entame
les nécessaires discussions pour répondre aux
revendications. Ils souhaitaient que cesse ce cycle de
réformes, de décrets qui chaque jour détruisent un peu
plus l’École et le statut de ses personnels au nom de la
refondation.
A
l’opposé, B. Hamon choisit de poursuivre les
contre-réformes de ses prédécesseurs et de mettre « ses
pas dans ceux de V. Peillon » comme il l’avait annoncé
lors de sa prise de fonction.
Le
ministre confirme dans sa lettre :
- La
généralisation en 2014 des rythmes solaires, ses 5
matinées, ses activités territoriales pédagogiques et la
destruction du statut de professeur des écoles qui en
découle. Et cela, alors que la réforme est rejetée, que
les rassemblements se poursuivent, que la demande
d’abrogation est reprise dans toutes les écoles avec
l’interfédérale des personnels de l’Etat et territoriaux
FO, CGT, SUD qui se réunit à nouveau le 26 mai. Le
SNUipp- FSU, invité à cette réunion intersyndicale, ne
s'y est pas rendu.
-
La mise en place de l’école du socle et de ses
nouveaux programmes en primaire et au collège achevant
ainsi la destruction de l’enseignement disciplinaire
pour faire place à un enseignement par compétences
pour «une
culture commune» (…) point de départ pour les élèves «pour
poursuivre leur formation tout au long de la vie»*.
- Les
cycles dont celui CM1, CM2, 6ème, les conseils de cycle,
mesures qui conduisent rapidement à fusionner tous les
statuts des personnels pour aller vers le statut unique
d’enseignants des premier et second degrés aux
obligations réglementaires de service identiques et aux
missions communes.
- Au
nom de l’égalité, la poursuite de la refondation de
l’éducation prioritaire, laboratoire de casse du statut
national, des horaires, des disciplines.
- La
refondation de la formation des stagiaires dans les
écoles supérieures du professorat et de l’éducation avec
un recrutement de titulaires à bac + 5 et une perte de
salaire mensuel de 400 € alors qu’il manque déjà 800
professeurs de mathématiques et 25% de professeurs des
écoles à la session 2014 avancée.
-Au
nom du décrochage scolaire, la politique d’inclusion
c’est-à-dire la destruction de l’enseignement spécialisé
(SEGPA, EREA, UPE2A, etc.).
- La
poursuite de la régionalisation de l’enseignement
professionnel pour adapter « l’offre de formation » aux
bassins d’emplois.
Pour
FO, Benoît Hamon fait un mauvais choix. Il eut mieux
valu exprimer aux personnels « sa reconnaissance dans leur
engagement »
en prenant en compte leurs conditions de travail et de
rémunération, en respectant leur indépendance
pédagogique et leur identité professionnelle, en
renonçant aux décrets dont personne ne veut, en
ouvrant tout de suite des discussions sur les
revendications. Le pacte de responsabilité,
d’économies à tous les étages se trouve confirmé dans
ces mesures.
Pour
FO, mettre ses pas dans et avec l’Ecole de la République
ce n’est ni la détruire, ni s’en servir comme variable
d’ajustement.
FO
appelle les personnels à poursuivre les prises de
position pour dire au ministre : retrait de toutes les
mesures qui s’inscrivent dans le pacte de
responsabilité, augmentation du point d’indice, retrait
de tous les dispositifs qui, en s’attaquant aux statuts
et missions des personnels, fragilisent l’Ecole de la
République. La satisfaction des revendications, c’est
agir pour maintenir l’Ecole de la République.
*
Projet du Conseil supérieur des programmes rendu
public dans Le Monde du 12 mai 2014.