lundi 16 décembre 2013

La France malade de son école



Nous, enseignants du 1er degré, faisons vraiment preuve d'incompétence ?

Entre un rapport de l'Inspection générale qui vient d'être publié et les résultats de l’'enquête PISA 2012 qui viennent d’'être rendus publics par l’'OCDE, les enseignants français ne sont pas à la fête. Ces documents appellent de notre part certains commentaires.

Le Programme international pour le suivi des acquis (PISA) évalue tous les trois ans les compétences des élèves de 15 ans en compréhension de la lecture, des mathématiques et des sciences. Cette année, les mathématiques sont au cœur de l'’enquête qui voit la France reculer de quatre rangs et se retrouver 18ème des 34 pays de l’'OCDE et 25ème sur les 65 pays testés.
Les résultats de ces tests, qui, rappelons-le, n'’évaluent pas les connaissances des élèves mais les compétences, donnent lieu à de nombreux commentaires, en particulier du ministre de l'’Éducation Nationale.

Si les commentateurs étaient logiques, ils devraient s'’interroger sur les résultats de toutes les réformes mises en place depuis de nombreuses années par les gouvernements successifs. Celles-ci ont en effet toutes en commun de diminuer les heures de cours donc d'abaisser les connaissances dispensées aux élèves ce qui accroît les inégalités.

L'’actuel ministre prétend que « la refondation de l'école lancée depuis dix-huit mois vise justement à stopper le déclin de l'école et à redonner à l'école républicaine son caractère égalitaire. »

On ne peut que s'’interroger sur l'’efficacité des remèdes qu'’il préconise. La réforme des rythmes scolaires accentue l'inégalité entre les territoires, le ministre prétend régler les problèmes d'’apprentissage de la lecture, de l'’écriture, du calcul et plus généralement du décrochage scolaire en mêlant le scolaire et le périscolaire et en faisant ainsi éclater le cadre « séculaire » de la journée scolaire.

Personne ne peut sérieusement croire que c’est ainsi qu’on peut « stopper le déclin de l'’école » et « inverser la tendance ».

Dans la boîte à outils de la « refondation » de l'’école figurent également la réduction de l'’instruction à un vague socle commun de connaissances et de compétences, la co-éducation avec les entreprises et les collectivités locales et dans la même logique, une remise en cause du caractère national de l'’éducation au bénéficie de divers projets territoriaux. L'enseignement disciplinaire comme les programmes nationaux sont remis en question.

Le Premier ministre présente les résultats de l'’enquête PISA comme un « électrochoc salutaire » pour ceux qui s’opposent aux « changements » imposés par le gouvernement à l’'école.

Le ministre de l’Éducation Nationale serait bien inspiré de suspendre la réforme des rythmes scolaires que le gouvernement entend imposer à l’'école républicaine, à son fonctionnement et d’'abroger le décret du 24 janvier 2013.
Il serait également bien inspiré de tirer les leçons du conflit qu’'il a provoqué sur la réforme des rythmes scolaires avant de s'’attaquer au statut national des enseignants du premier comme du second degré.


Pour Force Ouvrière, il serait bien inspiré de répondre aux revendications des personnels.

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