jeudi 27 juin 2013

Rapport du médiateur de l’Education nationale : sur des problèmes justes, des propositions… inadaptées voire dangereuses pour notre statut

Le médiateur de l’Education nationale a rendu son rapport.

Ce rapport se fonde sur les remontées de demande de médiation au niveau départemental et national.


A partir de constats fort justes (souffrance au travail, problèmes de remplacement, problèmes de changement de département, problème de la médecine de prévention, problème des contractuels…), les propositions faites au Ministère sont inappropriées.

Un point sur le remplacement

Sur le seul sujet du remplacement, qui est un problème central dans le premier degré, il constate que ce problème est récurrent et pose souci, tout en minimisant son impact (« la perception des absences [de la part des parents] d’enseignants est très amplifiée, hors de proportion avec la réalité »).
Le médiateur note que les absences de courte durée représentent plus de 80 % des absences non couvertes.

Remise en cause de la formation

Le médiateur remet fortement en cause le droit à la formation continue (qui représente plus de 18 % des absences) puisque la première phrase du paragraphe commence par « comment éviter la formation pendant le temps scolaire ? »… Tout est dit car, selon lui, « la principale mission de l’institution est la formation initiale des élèves », au détriment, donc, de celle des enseignants. Il suggère donc de proposer des formations en dehors des périodes « tendues » de remplacement (hiver et concours) et va même jusqu’à proposer de ne pas permettre aux enseignants d’aller en formation s’il n’y a plus de remplaçants et suggère donc de faire des formations sur Internet. Mais il insiste sur l’importance de cette formation. Bien entendu, les ESPE vont tout régler !

Le logiciel ARIA, un outil souple et performant

Le médiateur félicite l’Education nationale d’avoir mis en place le logiciel ARIA (oui, celui qui permet « d’optimiser » les moyens en laissant un ZIL sur son école de rattachement, celui qui permet de ne pas payer les ZIL sur poste vacant…) qui permet « la lisibilité du traitement des remplacement ». On y apprend que ce logiciel (visiblement très bien conçu et très souple – du moins pour l’administration) permet de prévoir « les mutualisations possibles de la gestion ». « Il appartient au gestionnaire de définir la zone de remplacement qui peut s’éloigner du format de ZIL centré sur la circonscription, par regroupement de plusieurs circonscriptions jusqu’au niveau départemental ». Encore un coup de canif au statut !

Le rôle du directeur

Le médiateur relève que les parents d’élève « découvrent en conduisant leur enfant à l’école que le maître n’est pas là ». Il fait donc reposer cette information sur le dos des directeurs (rien n’est suggéré mais, comment envisage-t-il que le directeur prévienne les parents de l’absence d’un enseignant avant son arrivée devant l’école ?). Prévoit-il une tâche supplémentaire pour le directeur ? Alors, le médiateur propose de « professionnaliser l’intervention des directeurs d’école […] dans leurs relation interne et externe !

Les disponibilités pour suivre son conjoint…

Dernier point (la liste n’est pas exhaustive), le médiateur suggère une « souplesse quant à la position du fonctionnaire » en permettant au collègue en disponibilité pour suivre son conjoint de pouvoir être embauché comme… contractuel. Le droit à mutation est alors totalement remis en cause et la précarisation dans l’Education nationale va s’accentuer.